C’est en 1922, sous l’impulsion du Haut Commissaire du Roi, le Lieutenant général Baron Herman Baltia, que vit le jour, dans les Cantons de l’Est, une nouvelle société régionale dénommée « Folklore Néau (= Eupen) – Malmedy – Saint-Vith « , qui avait pour but de promouvoir l’étude des traditions régionales.
Toutefois, des difficultés apparurent très tôt : d’abord financières, elles se situèrent ensuite tant au niveau de la distance entre les localités qu’au niveau « des différences ethnique, linguistique et historique : Malmedy francophone, était issue de l’ancienne principauté de Stavelot-Malmedy ; Eupen et St-Vith, germanophones, provenaient l’une du duché de Limbourg et l’autre du duché de Luxembourg « .
Si bien qu’en 1923 fut créée la nouvelle a.s.b.l. MALMEDY-FOLKLORE dont les buts étaient « de recueillir le folklore de la Wallonie malmédienne, de cultiver la littérature dialectale et d’établir à Malmedy un musée régional « .
Cette époque fut surtout celle de la réalisation d’un musée local. Un appel fut lancé à la population et bientôt plusieurs milliers d’objets purent être rassemblés. En octobre 1925, le musée régional de Malmedy-Folklore s’installait dans un local prestigieux : l’ancienne salle capitulaire du monastère bénédictin de Malmedy.
Malheureusement, dès l’arrivée des Allemands en 1940, notre société fut dissoute par l’occupant : les trésors du musée, comme notre bibliothèque, furent livrés au vol et à la dispersion. Et le terrible bombardement de 1944 nous donna le coup de grâce, en détruisant la salle du monastère ! Le seul « trésor » intact fut l’herbier de Marie Anne Libert, récupéré dans un coffre-fort enfoui dans les décombres de la Société Générale de Banque.
Depuis sa création, la société de folklore éditait également une revue dont
l’intitulé varia selon les époques. La guerre achevée, Malmedy-Folklore
reconstitué publia un nouveau tome sous le titre « Folklore Stavelot-Malmedy
« , voulant marquer par là « qu’elle bornerait désormais son horizon aux
frontières élargies de l’ancienne Principauté abbatiale
« .
A
partir de 1963, ce fut une période de publications régulières et importantes où
foisonnaient les articles de généalogie. Mais ce fut surtout, en 1964,
l’acquisition et la restauration de l’ancienne Halle ou Maison de Ville de
Grètèdar, une construction de 1727 qui est encore aujourd’hui propriété de
Malmedy-Folklore.
La Halle deviendra un lieu privilégié pour des expositions de notre association valorisant notre histoire locale : Un siècle de Carnaval ; Malmedy vu par les artistes ; Nos sociétés ; Nos industries ; Louis Belle, premier photographe malmédien ; Jules Werson ; La famille Vinette ; Les débits de boissons à Malmedy …
Nos Assemblées Générales seront également rehaussées par des conférences de valeur. Citons par exemple : Les trésors d’art de Malmedy ; Le folklore malmédien ; Un Noël en enfer ; Les fouilles de Stavelot ; Généalogie de nos vieilles familles malmédiennes ; Le territoire de l’abbaye de Stavelot-Malmedy …
Depuis 1995, la société a pris un nouvel élan : l’équipe dirigeante unanime a complètement réorganisé la Halle ; et la revue elle-même -qui paraît désormais sous le titre « MALMEDY-FOLKLORE »- a bénéficié d’un lifting de sa couverture marquant bien le recentrage que nous avons voulu opérer sur Malmedy et son riche passé historique.
La multiplication des documents photographiques et l’introduction de la couleur ont aussi contribué à rendre plus attrayante une revue déjà bien cotée. Pour son 75e anniversaire en 1997-1998, Malmedy-Folklore a vu pour la première fois ses membres dépasser le nombre de 600 adhérents. Un succès encore plus évident, quand on sait que le recueil de vues anciennes publié à la même occasion sous le titre « Malmedy Jadis » s’est vendu à plus de mille exemplaires !
Car outre la publication régulière de sa revue, Malmedy-Folklore édite aussi des ouvrages hors collection dont certains sont déjà – ou presque – épuisés, tels que : Malmedy au passé et au présent, 1981 ; Les villages malmédiens en cartes postales, 1989 ; Malmedy Jadis, recueil de vues anciennes, 1996 ; Les armoiries et les couleurs de Malmedy, 2003 ; La Maison Dester dite Maison Villers , 2007.
Parallèlement à ce travail écrit de mémoire et de valorisation de notre passé, la Société Royale Malmedy-Folklore veille de près à la protection de son patrimoine architectural. En 1983, notre candidature au Concours du Patrimoine de la Fondation Roi Baudouin sera retenue parmi les cinq lauréats et la Halle bénéficiera d’un prix de 100.000 francs belges, investis dans la rénovation de la toiture du bâtiment.
En 1985, Malmedy-Folklore recevra encore le Prix d’Honneur de l’Union des Syndicats d’Initiative des Cantons de l’Est, pour la conservation du patrimoine architectural de la Halle, avec la mention spéciale : « La protection et l’entretien des monuments contribuent au maintien des traditions et des beautés naturelles qui font la fierté et la joie de nos visiteurs « .
Derechef en 1998, Malmedy-Folklore aura la profonde satisfaction de voir se clôturer un dossier ouvert de longue date : celui du classement définitif de la Halle de Grètèdar comme monument historique par la Région Wallonne. Et en 2004, nous avons encore eu le bonheur de voir aboutir auprès de la Région Wallonne le dossier de remplacement à l’identique de toutes les fenêtres de l’édifice.
Voilà donc notre vénérable bâtiment de 1727 définitivement mis à l’abri, pour de longues années, espérons-le. Car faire œuvre d’historien, ce n’est pas seulement se tourner vers le passé, mais c’est aussi quelque part aller de l’avant et protéger l’avenir …
Par ses publications reconnues de haut niveau, mais accessibles à tous, la Société Royale Malmedy-Folklore est heureuse et fière de contribuer à mieux faire connaître le riche patrimoine historique de Malmedy. Que tous ceux qui nous soutiennent par leur adhésion, par leurs appréciations ou par leurs encouragements soient ici chaleureusement remerciés !